• Voyage

    Voyage

     

    La mer déroule et enroule

    Elle s’esquive, glisse,

    Pas de deux, pas de sans

    Sans alarme, sans bagage,

    Elle hésite, elle aspire, elle persiste.

    Le ciel, lui, n’en fait qu’à sa tête,

    Il brûle et parfume de son présent irréel

    La robe de l’univers.

    Il regarde plus haut, l’inconcevable, l’inconçu chaos.

    Inconsolables nous sommes,

    Hors de.

    Alors nous, nous égrenons le sable de nos plages

    Qui compte nos secondes, nos heures, nos jours.

    Nous, on renâcle, on s’esquive, on souffre le martyr

    On pense que cette souffrance, rance,

    Elle sert à quelque chose,

    Oui, de dire cela on ose.

    Alors, nous, on arpente, on bourlingue

    Nos petites terres, nos petites mers.

    Et l’œil vert de la vague nous regarde

    Ironique,

    Attendri quand même, 

    De notre désir, de notre appétence violente aux partances

    Pour chercher

    D’autres paysages,

    D’autres rivages,

    D’autres usages,

    De notre envie aiguë, canine du désir.

    Du bout, on s’en fout. 

    On y va, on s’enivre, on s’exalte, on s’extase

    Devant chaque petit miracle,

    Une aurore rosâtre, un coucher or pâle,

    D’une tranquille qui mer qui fraie

    Avec les mouettes criardes qui zigzaguent 

    A la noce avec le vent.

    Nous, on veut être de la fête,

    Corps perdu, on s’entête,

    Notre infini, c’est du souviens toi quand même,

    C’est du imagine, c’est du raconte.

    Du bout, on s’en fout.

    Nos mots volettent, racontent,

    Oui, nous avons vu, oui, nous y étions,

    Oui.

     

    MC